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INTERVIEW DE Y.KOWAL

Les petits usépiens de l'école de St Médard de Mussidan ont interviewé Yoann alors qu'il était en stage au Kenya, ils ont ensuite réalisé ce petit reportage:

Yoann Kowal, dit « Yoko », est un athlète français qui a 36 ans. Il a fait les jeux olympiques de Pékin, Londres et Rio…

Champion d’Europe du 3000m steeple. Il nous a accordé une interview, ce lundi 15 janvier après-midi, alors qu’il était au Kenya, pour 5 semaines d’entrainement. Il espère réaliser, d’ici juillet, les minimas qualificatifs (8min 15 secondes, 3000m steeple) pour les JO 2024 à Paris.

Pourquoi êtes-vous au Kenya ?

J’y suis pour l’entrainement et pour parler avec les coureurs du Kenya, parce que ce sont les meilleurs du monde et ils sont très nombreux à courir. J’y suis aussi pour m’acclimater aux températures chaudes. Et aussi parce que c’est plus agréable de courir à 25°C plutôt que de courir en Dordogne lorsqu’il fait aux alentours de 2°C.

Je cours en altitude, 2 400m, pour habituer mes muscles à travailler avec moins d’oxygène. Cela me permet d’augmenter mon cardio. Il y a aussi, dans ce centre d’entrainement, le meilleur entraineur du monde (il nous le montre de dos) ce qui me permet d’échanger avec lui et d’apprendre. Dernier point, comme le Kenya est très vallonné, quand je cours c’est souvent des montées et des descentes. La terre rouge des pistes me colle aux dents, sur les chaussures…d’ailleurs je garde toujours une paire de chaussures du Kenya pour me rappeler mes stages.

Comment se déroule votre journée ?

A 6 heures du matin, je cours avec un groupe d’athlètes (plus de 100 coureurs parfois), je mange, musculation avant le repas. Une sieste, puis massages musculaires, soins…et ensuite, footing et sprints en côtes. Cette semaine j’ai fait 176 km en courant.

Dans certaines séances, je vais sauter des barrières avec de la fatigue dans les jambes.

Avez-vous un régime alimentaire particulier ?

Je mange de la viande blanche, des œufs, du poisson au moins une fois par repas. Je bois entre 4 et 5 litres d’eau par jour et ça tout le temps. Mais une fois par semaine, j’ai le droit de me faire un petit plaisir avec des gourmandises ou pas, si je n’ai pas envie… Rien n’est interdit mais ce sont les excès qu’il faut que j’évite.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce sport ?

Quand j’étais petit, mes parents faisaient de l’athlétisme, puis je me suis lancé dans la course à pied à l’âge de 4 ans et demi à 7 ans j’ai pris ma première licence et mon rêve était d’être sur la piste du stade de France.

A quel âge êtes-vous devenu professionnel ?

Quand j’étais enfant, je n’aimais pas l’école, je trouvais cela ennuyeux, et je ne travaillais pas régulièrement. Mes parents faisaient du sport, ça me donnait envie d’en faire moi aussi. J’ai arrêté l’école en 3ème sans le brevet des collèges. Je suis entré en apprentissage « ébénisterie ».

Finalement, j’ai décidé de faire du sport. Mais aujourd’hui, je regrette de ne pas avoir bien appris à l’école : je ne savais pas parler anglais, je faisais beaucoup de fautes d’orthographe… Il m’a fallu apprendre tout cela en étant adulte… pour parler avec les autres athlètes, pour trouver des sponsors…

J’ai donc préparé les championnats du monde sans argent, ce qui était difficile. Je suis alors entré dans la gendarmerie et j’ai pu continuer à m’entrainer et à faire les compétitions en bénéficiant d’horaires aménagés.

Etes-vous stressé avant les courses ?

Oui, je stresse mais ça me donne envie d’y aller et de « tout casser ». C’est un stress positif.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de sportif ?

Mes meilleurs souvenirs sont :

- En 2014, aux championnats d’Europe lorsque j’ai demandé ma femme en mariage devant tout le stade de France, parce que je n’avais pas vu le caméraman derrière nous ce jour-là, et pourtant j’avais évité toutes les caméras avant…

-En 2009, c’est ma première course au stade de France. Je venais de réaliser le rêve du petit Yoann qui avait vu en 2003 la 2ème place de Medhi Balaa aux championnats du monde du 1 500m.

- En 2011, je me suis qualifié pour les JO de Londres en réalisant les minimas devant les 47 000 spectateurs qui m’encourageaient.

Avez-vous déjà eu envie d’arrêter l’athlétisme ?

Oui, j’ai déjà eu envie d’arrêter la piste en 2019. En effet, aux championnats d’Europe par équipe, alors que j’étais dans la salle d’échauffements, je me suis demandé ce que je faisais là. Je n’avais aucune motivation et donc ma course a été catastrophique. Je me suis aussi blessé au talon cette même année… Après une opération, je me suis mis au marathon… Mais l’été dernier, je me suis rendu compte que la piste me manquait, c’est ça que j’adore et donc j’ai repris les entrainements afin de me donner un maximum de chances pour me qualifier au 3000 m steeple des JO de Paris 2024.

Nous vous remercions pour ce temps accordé, nous vous apportons tout notre soutien à votre qualification pour les JO 2024. Nous serons devant nos télés pour vous encourager.

A bientôt

Propos recueillis par les élèves de la classe de CM1-CM2 de St Médard de Mussidan.

P.S : Les CM1 vous donnent rendez-vous l’année prochaine dans la classe avec une médaille. Mais les CM2 en souhaitent autant dans leur futur collège (Les Châtenades de Mussidan).